Où bien vivre à la retraite ?

Selon un sondage, la HSBC a publié au printemps des changements économiques, sociaux et technologiques qui influent sur les régimes de retraite des Canadiens.
« Le vieillissement de la population et l’augmentation de la dette publique sapent la confiance dans la capacité des économies mondiales de continuer à soutenir les personnes âgées », affirme l’institution financière. Par conséquent, 62 % des travailleurs de partout au pays se disent préoccupés par la baisse des régimes de retraite et des prestations du gouvernement, et 61 % ont exprimé leur inquiétude au sujet du nombre croissant de pensionnés qui ont besoin de financement ou de soutien pour subvenir à leurs besoins.
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L’ avenir ne semble pas les calmer, car plus des deux tiers (70%) estiment que l’État apportera moins de soutien aux personnes âgées en raison de la dette publique. En signe de ce pessimisme, 21% des Canadiens en âge de travailler croient que le gouvernement n’existent même pas quand ils prennent leur retraite. Dans ces circonstances, HSBC souligne que la planification de la retraite prend de plus en plus d’importance dès que possible.
1) Coût plus élevé que jamais
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C’ est l’observation de Conseiller dans un article publié dans la poste financière en juillet. Le planificateur financier Jason Heath explique les quatre principales raisons pour lesquelles vos clients doivent mettre plus d’argent de côté pour leur ancien temps : une espérance de vie plus longue, des régimes de retraite qui évoluent vers des prestations plus faibles, des taux d’intérêt bas et des frais de gestion élevés par rapport aux rendements.
Selon Statistique Canada, l’espérance de vie au Canada était de 18 ans à l’âge de 65 ans en 1992. Maintenant, un homme de 65 ans peut s’attendre à vivre encore 21 ans, et d’ici 2050 il faudra 23 ans, selon les prévisions du bureau du surintendant des institutions financières. « Depuis de nombreuses années seront financées , même si les Canadiens prennent leur retraite plus tard qu’auparavant », explique le conseiller, rappelant que l’âge moyen de départ du travail en 1992 était de 62 ans, comparativement à 63 ans aujourd’hui et qu’il augmente constamment.
Un autre facteur contribuant à l’augmentation des coûts des pensions est la baisse du revenu provenant des régimes à prestations déterminées, qui sont de moins en moins offerts par les employeurs. Alors que 52 % des travailleurs canadiens étaient couverts par un régime de retraite particulier en 1977, ils ne représentaient que 37 % en 2011 et la tendance n’a augmenté que depuis. En outre, non seulement le nombre de ces régimes a diminué, mais aussi les montants qui leur sont alloués. En d’autres termes, le taux de remplacement a également diminué, ce qui a conduit à une augmentation de la prévoyance facultative de retraite avec tous les risques qui y sont associés, en particulier « la tentation de satisfaire le désir d’achat spontané », le consultant fixe.
La troisième raison pour laquelle les Canadiens doivent épargner plus d’argent pour la retraite est la baisse des taux d’intérêt au Canada au cours des 30 dernières années, qui a réduit le rendement des Obligations d’épargne du Canada. Celles-ci « d’une part n’offrent pas de rendement concurrentiel contre l’inflation et, d’autre part, plus d’actions », explique Conseiller. « Pour un investisseur prudent, cela signifie que vous devrez faire beaucoup plus d’économies pour financer sa retraite », ajoute le site, qui nous rappelle que les études montrent que plus les personnes âgées obtiennent des obligations.
Dernier facteur : frais de gestion. Compte tenu de ces fonds d’investissement canadiens, ils ont diminué au cours des 15 dernières années et sont passés d’une moyenne de 2,7 % à maintenant entre 0,5 % et 2,2 %. Mais en raison de la baisse des taux d’intérêt, ils prennent en fait une plus grande part des rendements des fonds, souligne Conseiller. Et ce phénomène « s’applique encore plus aux retraités, souvent plus prudents, et a donc plus d’obligations — à moindre rendement — dans leur portefeuille ».
2) Peu de Canadiens s’attendent à une retraite prospère
Les Canadiens prévoient quitter le marché du travail à 62 ans et s’attendent à vivre jusqu’à 85 ans, ce qui fait de leur retraite l’une des plus longues de la planète. En effet, selon un rapport d’avril de la HSBC intitulé The Future of Retirement : Quicksands, les moyennes mondiales sont respectivement de 61 et 81 ans. Il apprend également que les Canadiens sont parmi les moins susceptibles de chercher des renseignements pour guider leurs décisions financières personnelles ; seulement 42 % le font, comparativement à 56 % ailleurs dans le monde.
L’ étude internationale, qui a recueilli les vues de quelque 18 414 personnes dans 16 pays et territoires (Argentine, Australie, Canada, Chine, Égypte, France, Hong Kong, Inde, Indonésie, Malaisie, Mexique, Singapour, Taïwan, Émirats arabes unis, Royaume-Uni et États-Unis) montre que les Canadiens réagissent parfois différemment de leurs pairs. Par exemple, moins d’un tiers (31 %) estiment que les nouvelles technologies changent la façon dont elles épargnent pour la retraite, beaucoup moins que la moyenne mondiale (47 %). La différence est particulièrement prononcée en Chine et en Inde, où la proportion de répondants estimant le progrès technologique est beaucoup plus élevée, soit 77 % et 69 %.
En ce qui concerne les ressources financières, seulement 29 % des répondants canadiens ont le plan d’activités devrait se trouver dans une situation agréable au moment de la retraite, alors que la moyenne mondiale est de 34 %. Seuls les Français (10%) et les Australiens (21%) sont plus préoccupés par leur l’avenir. Dans ce contexte d’incertitude, l’immobilier continue d’être considéré comme le meilleur moyen d’épargner 38 % des Canadiens, comparativement à 26 % pour les actions, 23 % pour les caisses de retraite de l’employeur, 22 % pour les économies en espèces et 20 % pour les régimes de retraite personnels. La HSBC note toutefois que ce point de vue n’est pas encore reflété dans les régimes de retraite, puisque seulement 16 % des personnes en âge de travailler prévoient utiliser des biens immobiliers pour financer leurs besoins futurs. Enfin, 44 % des répondants comptent plutôt sur la vie des caisses de retraite des employeurs, 40 % sur les régimes gouvernementaux ou d’assurance sociale et 37 % sur leurs économies en espèces.
Interrogés sur l’âge auquel ils prévoient prendre leur retraite, un peu plus de la moitié (55 %) des Canadiens prévoient continuer à travailler à temps partiel à la retraite. 66 % disent être prêts à reporter leur départ de deux ans ou plus pour obtenir un meilleur revenu, et 44 % planifier de travailler plus longtemps ou de prendre un deuxième emploi. Cependant, la majorité des répondants estimaient qu’il devient de plus en plus difficile de planifier la retraite, et 35 % des personnes en âge de travailler croient que la situation change si rapidement que leur régime de retraite n’est plus approprié lorsqu’ils le prennent. « La bonne nouvelle, c’est que les Canadiens prévoient une retraite et une espérance de vie plus longues que leurs collègues ailleurs dans le monde. Le pire, c’est qu’ils ne se préparent pas vraiment à cela », a déclaré Larry Tomei, vice-président exécutif de The Business chez HSBC Canada.
3) Que faut-il penser de la « règle des 70% » ?
Rappelant que « nous entendons souvent qu’il faut chercher un remplacement de 70% de votre revenu de pension », Stéphane Rolland dans Les Affaires s’interroge sur l’origine de cette règle et sa pertinence. Après avoir vu Angela Iermieri, planificateur financier au Groupe Desjardins, il note que cette règle découle d’une comparaison avec les régimes de retraite à prestations déterminées, puisque bon nombre d’entre eux « promettent une pension de 2 % du salaire de l’employé par année de service », c’est-à-dire après 35 ans, 70 % de son revenu équivaut à 70 %. En d’autres termes, le journaliste explique : « Le but de ce conseil est de fournir une comparaison avec ceux qui n’ont pas la chance de compter sur ces régimes généreux ».
Il affirme que si l’objectif de 70 % implique que les dépenses de retraite parce que certaines d’entre elles disparaissent (par exemple, les cotisations salariales), cela ne peut pas être appliqué à tout le monde, car les besoins peuvent varier d’une personne à l’autre. Malgré tout, cette règle s’avère intéressante, dit Angela Iermieri. « Vous pouvez commencer à le faire dès le début de votre carrière, si vous prenez l’habitude d’épargner. C’est une base, mais jamais plus près de la retraite, plus vous devez être précis », dit le planificateur financier. Vers l’âge de 45 ans, l’épargnant pourra faire le point sur ses objectifs et voir s’il a besoin d’économiser davantage ou de réévaluer son taux de remplacement, dit Stéphane Rolland. Puis, environ cinq ans avant la retraite, il sera en mesure de préparer un budget encore plus précis pour ses besoins. « Le taux de remplacement requis pourrait être de 60%, 80% ou même 100% », explique Angela Iermieri.
Dans un autre article publié par Les Affaires. Au contraire, Daniel Germain expire cette fameuse règle des 70% l’année dernière. « Il n’y a pas de chiffres magiques. Vous devez définir vos projets et effectuer vos calculs », soutit-il. « En 15 ans de journalisme financier personnel, j’ai vu beaucoup de chiffres. À mes débuts, certains ont soutenu que des économies de 750 000$ seraient nécessaires pour les RER. Aujourd’hui, le montant que nous entendons souvent est de 1 million de dollars. C’est rond et il inspire la fantaisie, mais pour beaucoup cet objectif est totalement momifiant. Il semble si irréaliste qu’il s’arrête de sauver. Ceux qui font référence à ces chiffres dans les médias devraient être punis pour avoir inutilement créé la peur au sein de la population », explique le chroniqueur.
Et pour appuyer ses remarques, il appelle deux planificateurs financiers exposés au « nombre magique » de 70%. Brigitte Felx, employée à RBC, note qu’elle a été utilisée comme une bonne norme par le passé par la messe aujourd’hui, aucun planificateur financier n’en parle sans exprimer de réserves. Pendant ce temps, Eric Brassard est tellement hostile que lui et ses associés ont publié un document intitulé La règle des 70% (stupide), prouvant qu’elle ne s’applique pas à un cas particulier.
Le planificateur financier critique cette méthode, « Ignorer un aspect central et complexe de la prévoyance de retraite : la fiscalité », souligne Stéphane Rolland. En fait, il ajoute que toutes les règles comportent cette erreur, car « elles ne tiennent pas compte de la source du capital de retraite », qu’il s’agisse du CELI, d’un REER, d’un régime de retraite d’entreprise, de la vente d’une maison de vacances ou d’une maison familiale, ou d’un héritage. « Il n’y a pas de règle parce qu’il n’y a pas de cas identiques. Les gens n’ont pas les mêmes intérêts et la vie professionnelle se poursuivra au-delà », conclut le journaliste.
4) Comment enregistrer… sans surcharge
Il n’est pas toujours évident de mettre de l’argent de côté, surtout si la retraite est encore loin, admet Lafleur dans Le Devoir. Dans un article publié cet hiver, le journaliste scientifique rappelle que « il est clairement avantageux pour cette dès que possible quand il n’est jamais trop tard (ou presque) pour le faire. « Mais que faisons-nous quand on nous demande de tous côtés, demande-t-il ?
« Vous devez y aller à petites doses et fixer des objectifs à court terme », écrit-il, citant Angela Iermieri. « Quand on est jeune, bien sûr, la retraite est loin », dit-elle. La première chose à faire est de prendre l’habitude de mettre de l’argent de côté pour un usage particulier. Par exemple, si vous voulez faire un voyage ou acheter tout, nous devrions d’abord économiser le montant requis – n’achetez pas aujourd’hui et payez plus tard », explique le planificateur financier de Desjardins.
Il est donc nécessaire d’annuler de petits montants chaque semaine ou à chaque masse salariale en prévision de l’objectif à court terme. « Et si vous êtes habitué à épargner, il sera facile de viser à long terme. La chose la plus importante est de développer l’habitude de sauver si vous êtes jeune « , le spécialiste passe. « À tout âge, il y a des objectifs qui nous viennent – acheter une voiture, acheter une maison… pour enfin se préparer à la retraite. Il faut donc en apprendre davantage sur l’importance de l’épargne dans les plus brefs délais », recommande Renaud Bourget, actuaire chez Retraite Québec.
Tout d’abord, il faut combattre la pensée magique que le lendemain de la retraite, écrit Claude Lafleur. En d’autres termes, « Il est important d’être conscient des problèmes économiques, même s’ils ne sont pas des concepts passionnants. Nous parlons de compétence financière pour être au courant de ce qui se passe. L’objectif est de sensibiliser le plus rapidement possible les concepts économiques et, à ce moment, il sera naturel de s’inquiéter de la retraite, car cet objectif sera devant nous un jour », explique Renaud Bourget.
5) La prévoyance de retraite a complètement changé en dix ans
Démographie, espérance de vie plus longue, imposition de plus en plus complexe, nouveaux produits d’épargne, faibles taux d’intérêt, mauvaise santé financière des régimes de retraite, réforme des régimes publics : « Tous ces éléments ont contribué à des formules de calcul plus complexes et plus appropriées », résume le Planification financière (IQPF) dans un texte publié l’automne dernier.
Parmi les nouveaux facteurs qui doivent être pris en compte maintenant, il y a l’IQPF, qui a ajouté la création du CELI en 2009, qui a ajouté « une option importante pour les véhicules d’épargne » au pays, en plus du REER, « qui règne en tant que roi et champion depuis 1990 ». De même, avec la réforme du Régime de rentes du Québec en 2013, qui a instauré une amélioration tardive des régimes de retraite et augmenté le taux de pension, « de nombreuses stratégies fiscales pour la La maximisation des flux de trésorerie disponibles d’un pensionné est apparue « et « l’âge de la retraite ne coïncide plus nécessairement avec celui de l’obtention de pensions publiques ». Et il y a une contrepartie identique en termes de pension de vieillesse, depuis le 1er juillet 2013 il est possible de la reporter volontairement jusqu’à cinq ans en augmentant le montant, sans compter les augmentations causées par le taux d’indexation trimestriel. Enfin, le ratio d’endettement des ménages, qui continue d’atteindre des niveaux records chaque trimestre, est un autre facteur plus inquiétant qu’il ne l’était il y a dix ans, d’autant plus qu’il s’agit généralement de prêts hypothécaires de plus en plus importants exigés à un âge plus avancé que par le passé.
L’ IQPF a conclu : « Dans le contexte de la planification des régimes de retraite, une autre réalité est apparue, soit retarde la retraite, soit retourne aux règlements de dette. Surtout depuis les baby-boomers, qui correspondent habituellement et sont actifs, peuvent espérer vivre plus longtemps que la génération de leurs parents.
Ce n’est pas seulement la planification financière qui a changé, mais l’idée que les entrées de pension font, selon Le Figaro. Dans un article, le sociologue français Serge Guérin, publié en juillet, affirme qu’aujourd’hui, plus que jamais, une bonne préparation en amont est cruciale. Il y a seulement quelques décennies, quitter la vie professionnelle signifiait souvent « la fin de l’histoire », se souvient-il. « Il a été perçu comme un « », une sorte de temps bonus à la vie. Cela n’était pas considéré comme un morceau de vie à part entière. La vie était travail, carrière. Nous imaginons que les 30 étaient glorieux d’une prospérité insoutenable, mais c’était aussi un moment où nous travaillons de plus en plus dur : une moyenne de 44 heures par semaine ! L’espérance de vie moyenne à cette époque était de 67 ans. Et au mieux, nous avons pris notre retraite à 65 ans… »
Selon Serge Guérin, les attitudes ont changé au début des années 2000 lorsque les baby-boomers ont pris leur retraite. C’est en effet à ce moment que cette étape de la vie est devenue une « nouvelle aventure avec un gigantesque champ de possibilités ». Dans le même temps, le sociologue ajoute que la « jeunesse » est très présente dans notre société, ce qui encourage à « rester jeune » à tout prix, quel que soit l’âge. « La jeunesse est très surestimée. Les retraités ne sont jamais aussi engagés, avec une ferme volonté de rester actifs. Association, éducation… Il y a beaucoup de formes. Certains trouvent même des appels de la part des entrepreneurs », explique-t-il. Interrogé à quoi s’attendre dans les cinq à dix prochaines années, le spécialiste a dit qu’il avait peur de « perte de pouvoir d’achat » et de « situations plus difficiles ».