Gagner de l’argent en bourse : stratégies concrètes pour débuter

10 % : c’est le rendement moyen du marché boursier, loin devant le compte épargne ou les traditionnelles obligations. Pourtant, si la Bourse promet, rares sont ceux qui décollent vraiment. Pourquoi tant d’investisseurs se retrouvent-ils loin du compte, malgré leur mise sur les marchés ?

La vraie différence se joue sur la durée. Rester présent en Bourse, voilà le véritable moteur de la performance. Plus le temps s’étire, plus les chances de voir ses placements fructifier augmentent. Les grandes entreprises, sur plusieurs années, voient leurs bénéfices progresser. Leur cours boursier suit le pas, et ce sont les investisseurs patients qui récoltent les fruits de cette croissance. Les dividendes, aussi, choisissent souvent les plus endurants.

Multiplier les allers-retours, quotidiennement, chaque semaine, ou même chaque mois, réduit à néant ces opportunités. Les investisseurs qui veulent tout contrôler finissent souvent par manquer les périodes décisives.

Regardons les chiffres : sur les 15 années précédant 2017, ceux qui sont restés investis en continu ont vu leur portefeuille progresser annuellement de 9,9 %, selon Putnam Investments. Mais en sautant seulement les 10 meilleures journées, le rendement s’effondre à 5 %. Rater 20 jours d’exception, et on tombe à 2 %. Louper les 30 jours les plus porteurs, et le solde devient négatif : -0,4 % par an.

Autrement dit, quelques moments clés changent tout, mais personne ne sait quand ils surviendront. La tentation de sortir du marché au mauvais moment coûte cher. Plus on reste, plus on s’approche de ce fameux rendement de 10 % par an.

Trois excuses qui font passer à côté de la Bourse

La Bourse, c’est aussi un théâtre d’émotions. Lorsque les prix chutent, la peur s’installe et beaucoup préfèrent vendre à perte plutôt que d’attendre. Dès que les prix remontent, l’euphorie l’emporte et on se précipite pour acheter. Pour progresser, il faut repérer les pièges mentaux qui gâchent le potentiel des placements. Voici trois scénarios typiques :

1. “J’attendrai que la Bourse soit sûre avant d’investir”

Ce raisonnement revient souvent après une baisse. Les investisseurs, échaudés, préfèrent patienter. Mais derrière cette posture, il y a surtout l’envie de voir les prix repartir à la hausse avant de revenir. Résultat : ils achètent quand le marché a déjà repris, à un niveau plus élevé. C’est la peur qui commande, plus précisément ce que les psychologues nomment “l’aversion à la perte à court terme”. On préfère éviter une petite perte immédiate plutôt que de viser un gain plus large à long terme. Cette douleur pousse à vendre, ou à ne rien acheter, même si les prix sont attractifs.

2. “Je rachèterai la semaine prochaine, quand ce sera plus bas”

Attendre la baisse parfaite, c’est le lot de ceux qui espèrent mieux acheter demain. Pourtant, toutes les données montrent que prévoir les mouvements du marché sur une courte période est illusoire. D’un jour à l’autre, tout peut basculer. Les investisseurs expérimentés préfèrent acheter quand les prix sont raisonnables et conserver leurs titres avec patience. Derrière cette hésitation, on trouve la peur de mal faire… ou la gourmandise de décrocher un prix rêvé. Mais dans les faits, attendre coûte souvent plus cher que de passer à l’action.

3. “Je vends, j’en ai assez de ces actions”

Besoin d’adrénaline ? Certains voient la Bourse comme un casino. Pourtant, les grands investisseurs savent que l’ennui est leur allié. Acheter puis oublier ses actions, c’est souvent la meilleure stratégie pour voir ses gains s’accumuler. Négocier sans cesse ne rapporte que rarement. Les vrais profits se font en restant assis, pas en multipliant les opérations. Ceux qui cherchent le frisson prennent souvent de mauvaises décisions, guidés par l’émotion plus que par la raison. Les professionnels qui tirent leur épingle du jeu ne courent pas après le spectaculaire : ils privilégient le résultat, froidement, sans se laisser entraîner par leurs humeurs.

Fonds indiciels ou actions individuelles : que choisir pour débuter ?

Si toucher ce rendement annuel de 10 % vous parle, le plus simple reste de miser sur un fonds indiciel. Ces fonds, qui répliquent un indice comme le S&P 500, rassemblent des dizaines ou des centaines d’actions. Il n’est pas nécessaire d’analyser chaque entreprise individuellement pour en bénéficier. Pour ceux qui veulent investir dans une société précise, il faudra s’équiper, et s’informer, davantage. Les courtiers spécialisés offrent des outils pour acheter et vendre, mais la contrepartie, ce sont des recherches à mener soi-même. En misant sur des titres individuels, le potentiel de gains est plus élevé, mais le risque et les efforts le sont tout autant.

Se former pour éviter les erreurs de débutant

Beaucoup pensent qu’il suffit de choisir une action pour gagner, mais la réalité est tout autre. Avant de se lancer, il est nécessaire de se former, afin d’éviter les faux pas qui peuvent peser lourd sur la santé financière. Les meilleures façons d’investir en Bourse sont à portée de main, les experts partagent volontiers quelques règles à suivre.

Voici les principaux pièges à connaître avant de se lancer :

  • En solo, sans accompagnement ni conseil, le risque de perdre augmente nettement.
  • Certains placements comme les OPCVM s’accompagnent de frais parfois élevés : une option à examiner avec prudence.
  • Les fonds passifs, eux, offrent un bon compromis entre performance et simplicité de gestion.
  • Les ETF, en particulier, combinent transparence, efficacité et accessibilité.

Prendre le temps de se former, c’est s’éviter bien des déconvenues. Injecter de l’argent sans comprendre les conséquences, c’est s’exposer à voir fondre son capital, parfois de façon irréversible. S’informer, comparer et avancer progressivement : voilà la meilleure manière d’aborder la Bourse, sans laisser le hasard décider du sort de ses économies.

La Bourse ne récompense ni l’impatience ni l’aveuglement. Ceux qui apprennent à naviguer sans se précipiter découvrent, parfois avec surprise, que la patience finit tôt ou tard par payer. Qui sait, le prochain grand virage du marché pourrait bien passer sans prévenir, autant être prêt à embarquer.