2,6 %. Voilà le taux auquel certains emprunteurs ont pu décrocher leur prêt immobilier il y a moins de deux ans. Aujourd’hui, le paysage s’est transformé, mais depuis le printemps 2024, la Banque centrale européenne a amorcé une inflexion : les taux directeurs reculent, et avec eux, c’est tout le marché du crédit immobilier qui retient son souffle. Les grandes banques françaises, après des mois de durcissement, réajustent enfin leurs barèmes. Cette nouvelle donne laisse entrevoir une année 2025 placée sous le signe de la détente, prudente, mais réelle.
Les barèmes transmis récemment aux courtiers témoignent d’un mouvement concret : des baisses de 0,2 à 0,4 point sur plusieurs durées, notamment sur les prêts à 20 et 25 ans. Les analystes, autrefois réservés, revoient désormais leurs estimations à la baisse. Les critères d’accès au crédit restent stricts, mais la porte s’entrouvre, à condition d’afficher un dossier solide et une gestion financière exemplaire.
Plan de l'article
Où en sont les taux immobiliers début 2025 ?
Début 2025, le climat sur les taux immobiliers s’apaise enfin. Après des mois de tension, les banques françaises réajustent leurs offres. La moyenne sur 20 ans oscille autour de 3,5 %, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Pour les profils les plus robustes, les taux descendent à 3,2 %. À l’inverse, les foyers modestes peinent encore à obtenir mieux que 3,7 %. L’accès au crédit reste donc à deux vitesses, mais la tendance générale pointe vers l’accalmie.
L’inflexion décidée par la Banque centrale européenne se fait sentir jusque dans les agences françaises. Depuis la baisse des taux directeurs du printemps, les banques se livrent à une concurrence féroce, en particulier dans les grandes villes. À Paris, Lyon, Bordeaux, les marges bancaires se réduisent, chaque établissement cherchant à capter une nouvelle clientèle après une année 2023 en demi-teinte.
Voici les taux moyens qui s’affichent en ce début d’année :
- Sur 15 ans, les taux gravitent autour de 3,2 %.
- Pour 20 ans, comptez en moyenne 3,5 %.
- Sur 25 ans, ils s’établissent à 3,7 %.
Le taux fixe domine toujours le marché, rassurant dans un contexte encore incertain. Quelques rares banques tentent de relancer le taux variable, mais la demande reste faible. La détente de l’OAT 10 ans, scrutée par la Banque de France, offre aux établissements des marges de refinancement plus confortables. Pourtant, le parcours d’obtention d’un prêt immobilier reste jalonné de contrôles stricts : taux d’endettement, reste à vivre, stabilité professionnelle. Les banquiers ne lâchent rien sur la solidité des dossiers.
Les facteurs qui pourraient faire baisser les taux cette année
La moindre déclaration de la banque centrale européenne suffit à faire bouger les lignes. Depuis la première réduction des taux directeurs au printemps, traders et établissements financiers ajustent leurs anticipations. Si la BCE maintient le cap, chaque baisse supplémentaire réduira le coût du financement pour les banques, qui pourront alors répercuter ces économies sur les crédits immobiliers proposés aux particuliers.
L’inflation évolue plus lentement, mais la tendance à la stabilisation se confirme en France comme chez ses voisins européens. Ce ralentissement de la hausse des prix laisse espérer davantage de souplesse de la part de la BCE. Du côté de l’OAT à 10 ans, la détente se traduit déjà par des conditions de prêt qui s’améliorent, même si la prudence reste de mise.
Dans l’ombre, le contexte géopolitique continue de peser. Si les marchés mondiaux retrouvent une certaine sérénité, le climat pourrait encore s’améliorer : moindre tension sur les matières premières, recul du coût de l’énergie, pressions inflationnistes en baisse. Mais un regain de volatilité pourrait rapidement inverser la tendance.
Plusieurs éléments pèsent sur la trajectoire des taux cette année :
- Poursuite d’un cycle de baisse des taux directeurs par la BCE
- Inflation freinée, sur plusieurs trimestres consécutifs
- Détente nette de l’OAT 10 ans, qui allège les ressources bancaires
- Retour d’un environnement international plus stable
Les banques françaises restent à l’affût, prêtes à réagir à chaque signal venu de Francfort. La suite dépendra aussi du contexte macroéconomique global et de la capacité des marchés à absorber les incertitudes persistantes.
Prévisions des grandes banques et scénarios possibles pour fin 2025
Les prévisions des grandes banques convergent : 2025 devrait voir les taux poursuivre leur repli, mais à un rythme dicté par l’inflation et la politique monétaire européenne. CAFPI et Pretto estiment tous deux que le taux moyen du crédit immobilier pourrait tomber entre 3 % et 3,2 % d’ici la fin de l’année, à condition que la BCE poursuive sa détente et que l’inflation atterrisse en douceur. L’Observatoire Crédit Logement/CSA va dans le même sens, tout en notant que la reprise de la demande reste progressive.
La Banque de France tempère l’enthousiasme. Si le scénario le plus probable reste celui d’une décrue lente, la situation géopolitique ou un choc budgétaire pourraient freiner le mouvement. Certains experts envisagent même un taux nominal de 2,8 % en toute fin d’année, si la BCE accélère et que l’OAT poursuit son repli. Mais le résultat variera selon la durée du crédit, la qualité du dossier ou la politique commerciale de chaque banque.
Ces perspectives peuvent se décliner en trois scénarios :
- Optimiste : les taux moyens passent sous la barre des 3 %, la production de crédits repart nettement, le marché immobilier retrouve du dynamisme.
- Prudent : stabilisation entre 3,2 % et 3,4 %, accès au crédit encore sélectif, reprise des transactions mais sans emballement.
- Dégradé : inflation persistante ou tensions sur la dette publique, taux figés autour de 3,5 %, reprise du marché retardée.
Quoi qu’il advienne, les banques ajustent leurs barèmes au fil des annonces de la BCE. Pour les candidats à l’achat, la vraie fenêtre de tir pourrait s’ouvrir au second semestre, à condition de retrouver un environnement international stable et une trajectoire budgétaire française plus rassurante.
Pourquoi 2025 pourrait être le bon moment pour emprunter avant 2026
Certains emprunteurs avisés guettent déjà le bon créneau. L’année 2025 s’annonce comme une période charnière : la plupart des experts s’attendent à une détente sur le taux emprunt immobilier avant une possible remontée dès 2026, sous l’effet d’un contexte budgétaire européen mouvant et d’incertitudes politiques. Le taux annuel effectif global (TAEG) devrait rester orienté à la baisse, mais les marges de négociation ne seront pas éternelles.
Le coût global du prêt redeviendra un argument pour faire jouer la concurrence. Les prix immobiliers, eux, restent fermes dans les grandes villes, notamment à Paris. Face à une demande qui se réveille, les banques pourraient assouplir temporairement leurs critères pour capter de nouveaux clients et stimuler le volume des transactions immobilières. Cette configuration crée une opportunité rare : des taux moins élevés, une offre immobilière élargie par le retour de vendeurs, et des dispositifs comme le prêt à taux zéro qui restent accessibles.
Voici les profils qui pourraient particulièrement profiter de ce contexte :
- Les investisseurs locatifs, qui cherchent à optimiser la rentabilité de l’investissement locatif : loyers stables, crédit moins cher, fiscalité inchangée.
- Les acheteurs, pour qui 2025 rime avec conditions de financement plus favorables et augmentation de l’offre grâce au retour de vendeurs sur le marché.
La vigilance reste de mise : un retournement rapide des taux d’intérêt ou une reprise de l’inflation pourraient refermer cette parenthèse. Mais à l’heure actuelle, le marché n’a jamais proposé autant d’arguments concrets à ceux qui souhaitent avancer sur leur projet immobilier sans attendre l’année suivante. Saisir l’instant, ou laisser filer l’opportunité : la décision, cette fois, pèse lourdement sur la table des négociations.


