Une devise peut vaciller en une poignée d’heures, même quand tout semblait reprendre des couleurs. La livre sterling a brièvement repris de la vigueur face au dollar, profitant de l’annonce d’un accord sur le Brexit accueilli par le Cabinet britannique. Sur le papier, la monnaie britannique semblait reprendre le dessus : une progression de 0,22 % à 1,3018 $ face au billet vert, et une réduction de la perte contre l’euro, qui s’affichait alors à 1,1484 €.
Mais l’embellie n’a pas duré. Quelques heures plus tard, la tempête a éclaté : Dominic Raab, secrétaire chargé du Brexit, a quitté le navire. Son motif ? Impossible pour lui de soutenir l’accord trouvé entre Londres et Bruxelles. La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre. La livre sterling est repartie à la baisse, lestée par la défiance politique.
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Autres démissions
La démission de Dominic Raab n’a pas été un cas isolé. Shailesh Vara, ministre de l’Irlande du Nord, a ouvert la voie en quittant son poste juste après la réunion du Cabinet consacrée au projet d’accord de retrait de l’Union européenne. Rien n’indique que la série d’abandons va s’arrêter là : plusieurs membres du gouvernement britannique font déjà entendre leur mécontentement face à l’accord négocié par la Première ministre.
Résultat, la livre sterling a plongé une nouvelle fois. Après l’annonce du départ de Raab, elle s’est échangée à 1,288 $, soit une chute de 1,2 %. Face à l’euro, la glissade continue : désormais à 1,1136 €, la livre enregistre une baisse de 1,35 %. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, chaque soubresaut politique se répercute directement sur les marchés financiers.
La livre se rétablira-t-elle ?
L’avenir immédiat de la livre dépendra largement de la suite du feuilleton Brexit. Une nouvelle vague de démissions ministérielles pourrait entraîner une nouvelle chute de la devise britannique. De leur côté, les opérateurs de marché surveillent de près le sommet des dirigeants européens prévu le 25 novembre. Ce rendez-vous sera décisif : l’accord sera-t-il validé, et le Parlement britannique donnera-t-il son feu vert au texte négocié ?
L’incertitude reste entière, d’autant que de nombreux députés, parmi lesquels l’ancien procureur général Dominic Grieve, ont déjà affiché leur opposition à l’accord. Difficile, dans cette atmosphère tendue, d’imaginer un rebond franc de la livre sterling, tant que le doute plane sur l’avenir du Brexit.
FTSE Impact ?
La baisse de la livre n’a pas empêché les indices boursiers britanniques de tenir bon. Le FTSE 100, en particulier, a progressé pour atteindre 7072,75 points, soit une hausse de 0,55 %. Les sociétés minières et les groupes liés aux matières premières poursuivent leur ascension, phénomène déjà amorcé la veille. Randgold Resources s’est distinguée, grimpant de 3,26 % pour s’échanger à 62,04 £.
Même mouvement du côté du FTSE 250, qui progresse de 0,71 % à 19 043,61 points. Pourtant, derrière ces hausses, la nervosité demeure palpable. Les investisseurs restent en suspens, attendant des signaux clairs de la table des négociations sur le Brexit. La volatilité pourrait encore s’intensifier, à mesure que l’incertitude politique se prolonge et que chaque annonce vient bouleverser l’équilibre fragile des marchés.
À Londres, la livre et la bourse semblent engagées dans une danse incertaine, où chaque coup de théâtre politique peut faire tourner la tête des investisseurs. La suite s’écrira au rythme des communiqués, des votes et des tractations. Pour l’instant, la certitude n’est pas à l’ordre du jour.


 
         
                                 
                              
         
        